"Callot, aventurier de sa jeunesse, a porté son audace et sa curiosité dans son artisanat et est responsable de la brillance inventive dans la préparation de ses plaques. Il est né à Nancy, en France; sa famille a prévu une vie pour lui dans l'Église. Cependant, il s'est enfui de chez lui à deux reprises alors qu'il était encore jeune. La première fois (1604) il rencontre un groupe de gitans et voyage avec eux à Florence. Sa mémoire de cette escapade a donné lieu à un groupe de gravures effectuées dans les années suivantes. De Florence, il se rend à Rome, où il est reconnu par des marchands de sa ville natale, et contraint de retourner à Nancy. Une deuxième tentative d'évasion ne réussit que jusqu'à Turin, où un frère plus âgé l'a trouvé. Vers 1608, la famille a finalement accepté la défaite et lui a permis de partir pour Rome pour étudier l'art. Callot a étudié à Rome et à Florence sous divers maîtres, et a appris l'artisanat de l'étoffe. Mais il sortit bientôt ses professeurs et, au cours de sa vie, il produisit quelques milliers de planches, avec plus de quatorze cents dessins, qui ont influencé et inspiré de nombreux artistes depuis sa journée. Il y avait beaucoup d'imitateurs, mais l'accomplissement prodigieux de Callot reste inégalé. Typique du génie de Callot est cette vue d'une bataille, dans laquelle le point de vue de l'artiste semble éloigné du champ d'action. Les cavaliers de l'avant-plan gauche sont clairement représentés, et comme l'action se trouve dans la distance, de simples rayures sur la plaque deviennent, par un miracle de l'artisanat, les pied et la cavalerie engagés dans une action féroce. Avec une incroyable patience Callot dessine une ville murée à droite, délimite d'autres petites villes perchées sur des rochers énormes, et crée des plaines, des montagnes et des rivières qui se déplacent à distance. On a estimé que Callot comptait mille figures dans les compositions de cette taille. Dans cette magie de suggestion, il reste inégalé. Écoute suggérée (streaming mp3, 12 minutes): Heinrich Ignaz Franz von Biber: La bataille, suite"